Par Héloïse Fougeray
Mis à jour le 05 décembre 2024

Pourquoi et comment reprendre une entreprise en France ?

Introduction

Reprendre une entreprise en France constitue une option souvent privilégiée par les entrepreneurs souhaitant minimiser les risques inhérents à toute création d’une activité. Racheter une entreprise existante permet aux repreneurs de bénéficier d’une infrastructure déjà en place, d’une clientèle fidélisée et d’un historique financier documenté. Les avantages de la reprise sont nombreux : gain de temps, réduction des risques, avantages fiscaux et financiers, etc. Toutefois, en amont, il est nécessaire de préparer rigoureusement la reprise, de procéder à un audit approfondi et de se faire accompagner par des experts afin de maximiser les chances de réussite. Cet article vous détaille les informations clés à connaître avant de se lancer dans une reprise d’entreprise.

Reprendre une entreprise existante : quels sont les principaux avantages ?

Contrairement à la création d’entreprise, l’entrepreneur ne part pas de zéro. Cela offre de nombreux avantages.

Des risques réduits

L’un des principaux avantages est de commencer avec une base solide : une clientèle existante, des contrats en cours et des revenus déjà générés. Cela limite les incertitudes présentes au cours des premières années d’existence d’une entreprise.

Un gain de temps

En reprenant une entreprise, vous bénéficiez d’une infrastructure déjà en place :

  • Personnel formé et opérationnel,
  • Procédures internes définies,
  • Relations en place avec les fournisseurs et partenaires.

Cette organisation préexistante permet de se concentrer rapidement sur la gestion stratégique et le développement de l’entreprise.

Des avantages financiers et fiscaux

Les reprises d’entreprises peuvent bénéficier de plusieurs avantages financiers :

  • Crédit-vendeur : l’ancien propriétaire accepte un paiement échelonné pour faciliter la transaction.
  • Subventions publiques : certaines aides régionales ou nationales encouragent la reprise, notamment en zones prioritaires.
  • Dispositifs fiscaux : des exonérations de charges sont possibles dans certaines situations, comme le rachat d’une entreprise en difficulté.

Une notoriété préétablie

Une entreprise existante dispose généralement d’une réputation et d’une clientèle fidèle. Vous n’avez pas besoin de bâtir une image de marque, ce qui représente un travail conséquent.

Les 5 étapes clés pour réussir une reprise d’entreprise

Pour reprendre une entreprise, il est important de respecter plusieurs étapes clés.

Étape 1 : préparer son projet avec minutie

Avant de vous lancer dans la recherche d’une entreprise, posez-vous les bonnes questions pour cadrer avec précision votre projet, notamment :

  • Secteur d’activité : dans quel domaine je souhaite investir ?
  • Taille de l’entreprise : combien d’employés et quel chiffre d’affaires je vise ?
  • Localisation géographique : est-ce que je préfère une implantation locale ou nationale ?
  • Budget : quel montant suis-je prêt à investir et quelles sont mes options de financement ?

Prenez le temps d’évaluer vos compétences, vos motivations et votre capacité à gérer une entreprise. Cette étape est essentielle pour identifier les opportunités qui vous correspondent.

Étape 2 : trouver une entreprise à reprendre

La recherche d’une entreprise en adéquation avec votre projet est une étape clé. Pour trouver des entreprises qui sont à vendre, vous pouvez :

  • Utiliser des plateformes spécialisées qui publient des listes d’entreprises à vendre dans divers secteurs, par exemple, la bourse de la transmission de BpiFrance.
  • Vous tourner vers les Chambres de commerce et d’industrie (CCI) qui ont des bases de données d’entreprises à reprendre.
  • Mobiliser votre réseau. Parfois les opportunités peuvent venir de contacts professionnels ou personnels.
  • Consulter des experts en transmission pour vous accompagner à identifier des affaires à reprendre.

Gardez en tête vos objectifs et vos compétences lors de la recherche. Il est essentiel de trouver une entreprise correspondant à votre profil.

Étape 3 : évaluer la valeur de l’entreprise

L’évaluation sert à déterminer le juste prix de l’entreprise. De nombreux points importants doivent être analysés au cours de cette étape, comme :

  • Les bilans, le chiffre d’affaires, la rentabilité et la trésorerie.
  • La valeur des équipements, du stock et des locaux.
  • Les contrats clients et fournisseurs, pour comprendre les revenus récurrents.
  • Les compétences et la motivation des équipes en place.
  • La position de l’entreprise sur son marché.

N’hésitez pas à vous entourer d’un expert-comptable pour effectuer un diagnostic précis.

Étape 4 : négocier et financer l’achat

Une fois l’évaluation terminée, la négociation des termes de la reprise est une étape importante avant de conclure l’achat. Proposez une offre basée sur des éléments concrets, comme :

  • La situation financière de l’entreprise (dettes, rentabilité),
  • Les investissements nécessaires pour son développement (modernisation, recrutement, etc.).

Négociez également les modalités de paiement, par exemple via un crédit-vendeur, pour répartir la charge financière. En vous appuyant sur des faits objectifs et en adoptant un dialogue constructif, vous maximisez vos chances de trouver un accord bénéfique pour les deux parties.

Étape 5 : formaliser l’acquisition (closing)

Une fois les termes acceptés par les deux parties, il ne reste plus qu’à finaliser la transaction. Pour cela, il est impératif de :

Reprendre une entreprise : quelles sont les aides financières existantes ?

Plusieurs dispositifs financiers peuvent accompagner la reprise d’une entreprise en 2024 :

  • Prêts Bpifrance :
    • Le Prêt Transmission-Reprise finance une partie des besoins en fonds propres ou en trésorerie.
    • La garantie Bpifrance couvre jusqu’à 70% des emprunts bancaires pour rassurer les prêteurs.
  • Subventions régionales : des aides ciblées soutiennent les reprises dans des zones prioritaires (ZRR) ou des secteurs stratégiques, comme le commerce et l’artisanat.
  • Crédit-vendeur : ce mécanisme permet au vendeur d’accepter un paiement échelonné, réduisant la charge initiale pour le repreneur.
  • Exonérations fiscales : les entreprises en zone rurale ou en redressement judiciaire peuvent bénéficier d’allégements fiscaux.
  • Fonds de revitalisation et aides spécifiques : des fonds nationaux ou régionaux encouragent le maintien ou la création d’emplois lors d’une reprise.

Bon à savoir : Les CCI offrent un soutien pour identifier les aides et monter des dossiers financiers solides.

Reprendre une entreprise : quels sont les risques et quelles précautions prendre ?

La reprise d’entreprise comporte également des risques. Voici les principaux :

Risques financiers

Un surendettement, une trésorerie insuffisante ou des investissements imprévus peuvent fragiliser l’entreprise.

Précaution : réalisez un audit financier et prévoyez une marge de sécurité.

Risques juridiques

Des litiges, des passifs cachés ou des contrats désavantageux peuvent peser sur votre gestion.

Précaution : effectuez un audit juridique et vérifiez tous les documents avec un avocat.

Risques humains

Le départ de talents clés ou la résistance au changement peuvent freiner la transition.
Précaution : communiquez avec les équipes et assurez une intégration en douceur.

Risques opérationnels et liés au marché

Une dépendance excessive à des clients/fournisseurs ou un marché en mutation peuvent limiter la compétitivité.
Précaution : analysez les infrastructures, le marché et anticipez les évolutions sectorielles.

Pour minimiser l’ensemble de ces risques, entourez-vous d’experts (avocats, notaires, consultants en reprise…).

Conclusion

Pour maximiser vos chances de réussite, préparez votre projet avec précaution et minutie, évaluez soigneusement les opportunités et entourez-vous d’experts. Une reprise d’entreprise bien menée peut devenir un levier puissant pour atteindre vos objectifs entrepreneuriaux.

FAQ sur la reprise d’entreprise en France

Quelle est la différence entre la reprise d'une entreprise et la création d'entreprise ?

La reprise d'une entreprise consiste à racheter une structure existante dotée d'une clientèle établie, d'une réputation sur le marché et de processus opérationnels déjà en place. Cette option permet de limiter les risques liés aux phases de démarrage, tout en favorisant un déploiement plus rapide de l'activité. À l’inverse, créer une entreprise revient à bâtir un projet à partir de zéro, offrant une liberté totale dans sa conception, mais laissant place à des incertitudes plus importantes quant à son accueil par le marché et sa rentabilité lors des premières années.

Quelles sont les obligations légales lors de la reprise d'une entreprise ?

Lors de la reprise, plusieurs obligations légales doivent être respectées :

  • S'assurer de la validité et des conditions des contrats avec les clients, fournisseurs et partenaires.
  • Maintenir les contrats de travail existants et respecter les conventions collectives applicables.
  • Effectuer les démarches administratives nécessaires auprès du guichet unique, pour officialiser le changement de propriétaire.
  • Régulariser les éventuelles dettes fiscales et s'informer sur les implications fiscales de la reprise.

Comment financer l'achat d'une entreprise sans apport personnel ?

Financer l'achat d'une entreprise sans apport personnel est complexe, mais possible grâce à plusieurs leviers :

  • Crédit-vendeur : le cédant propose un paiement échelonné pour faciliter la transaction.
  • Prêts bancaires garantis par des dispositifs publics : Bpifrance peut garantir une partie du prêt pour rassurer les banques.
  • Levée de fonds : faire appel à des investisseurs privés, comme des business angels ou des fonds de capital-risque, peut vous permettre de financer votre projet sans apport initial.
  • Subventions publiques : certaines aides régionales ou nationales peuvent financer une partie de la reprise.

Un dossier solide et bien structuré est essentiel pour convaincre les prêteurs ou investisseurs.

Combien de temps faut-il pour reprendre une entreprise ?

La durée d’une reprise d’entreprise dépend de plusieurs facteurs :

  • La recherche d’une entreprise adaptée peut prendre entre 3 et 12 mois, selon le secteur et la localisation.
  • Les négociations et l’évaluation prennent généralement 2 à 6 mois.
  • Les formalités administratives, juridiques et fiscales pour finaliser l’acquisition peuvent nécessiter 1 à 3 mois supplémentaires.

En moyenne, le processus complet de reprise peut durer entre 6 et 18 mois.

Quels sont les coûts cachés à surveiller lors d’une reprise d’entreprise ?

Lors de la reprise d’une entreprise, certains coûts peuvent être négligés :

  • Passifs financiers : dettes non mentionnées ou engagements financiers complexes.
  • Maintenance des équipements : les infrastructures ou équipements peuvent nécessiter des investissements imprévus.
  • Frais de restructuration : si des changements dans l’organisation ou le personnel sont nécessaires.
  • Litiges juridiques : des contentieux non signalés peuvent engendrer des coûts significatifs.

Un audit détaillé réalisé par des experts permet d’identifier ces coûts avant la signature de l’acte de reprise.

Quelles compétences faut-il pour reprendre une entreprise ?

Pour réussir une reprise, plusieurs compétences sont nécessaires :

  • Savoir gérer une équipe et piloter les opérations.
  • Comprendre les bilans, les marges et la rentabilité.
  • Trouver un accord avantageux avec le vendeur.
  • Inspirer confiance aux employés en place et assurer une transition en douceur.

Si certaines compétences vous manquent, envisagez de vous former ou de vous entourer de collaborateurs compétents.

Quels secteurs d’activité sont les plus propices à la reprise en France ?

Certains secteurs sont particulièrement dynamiques en matière de transmission d’entreprise :

  • Commerce de proximité : boulangeries, commerces alimentaires, etc.
  • Industrie : entreprises industrielles à taille humaine.
  • Services aux entreprises : conseil, maintenance, logistique.
  • Hôtellerie et restauration : ce secteur offre de nombreuses opportunités de reprise.

Les tendances varient selon la localisation géographique et de la conjoncture économique.